"C'était bien" - Jean d'Ormesson -27/08/2014-

Et voilà que je lis le fameux d'Ormesson pour la première fois. J'avoue toutefois  que ce n'était pas une lecture planifiée, je suis tombée comme par un hasard heureux sur "C'était bien".

En lisant ce livre on fait la connaissance d'un homme aimant la vie jusqu'à l'enivrement… avec ses hauts et ses bas, ses réussites et échecs spectaculaires. C'est un homme qui prend son succès pour une belle chose, pour "un hasard bienheureux", et s'en moque royalement en même temps!  En somme, c'est une œuvre délicieuse témoignant de la grandeur et modestie de son auteur.
Dans certains passages, Jean d'Ormesson pose des questions philosophiques très profondes et bouscule ainsi le lecteur à plusieurs reprises :"Il n'y a peut-être que deux questions qui vaillent  la peine d'être posées…La première… (Que vais-je faire de ma vie?) ou : (Qu'ai-je donc fais de ma vie?)….L'autre question nous dépasse de beaucoup  (La vie sort de cette Terre qui est un fragment minuscule de l'univers. D’où sort l'univers?)"…  Le temps, la vie, l'origine de notre univers et puis son destin sont sources inépuisables d'interrogations de l'auteur et suscitent énormément son admiration et son intérêt.

En effet, tout au long de la lecture, on recèle le sens engoué d'Ormesson pour les sciences avec des explications "pour les nuls" de quelques-unes des théories les plus célèbres: la relativité, mécanique quantique, incertitude, loi de Parkinson, principe de Peter… Ceci n'a rien à voir avec ce qu'il avance tout au début de son ouvrage: qu'il est trop paresseux pour comprendre (ou chercher à comprendre) la science.

Et pour comble, Jean d'Ormesson avance certaines prédictions futurologiques: "Eh bien, tout à trac, la domination américaine sur le monde est damnée au déclin; la chine va croître en puissance et en influence avant de flancher à son tour; Paris et New York, finiront, un jour ou l'autre, assez lointain j'imagine et j'espère, par fournir de belles ruines; la distinction entre les races humaines –la blanche, la noire, la jaune, la rouge- qui faisait de si jolies taches sur les atlas de nos enfances et qui paraissait si claire et si distincte à nos arrière-grands-parents va s'effacer assez vite au profit d'une seule couleur qui ne connaîtra plus que des nuances…"

Bref, l'auteur ne manque pas de nous surprendre dans chaque page de son livre. C'est un très bel ouvrage, on y fait la connaissance d'un grand homme, au sens strict et figuré du terme. Pour tout dire, C'était bien!